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Retour sur | 20 Juin 2023

SINGA lance une campagne sur le déclassement professionnel des personnes réfugiées

À l’occasion de la Journée Mondiale des Réfugiés, SINGA lance une campagne de communication d’envergure pour sensibiliser et lutter contre le déclassement des personnes réfugiées dans leur société d’accueil. Diffusée en affichage à travers toute la France et en digital en Europe, la campagne met en lumière les rêves brisés et potentiels gâchés de milliers de femmes et d’hommes, à travers les histoires singulières de Laila et Joseph.

Le déclassement professionnel des personnes réfugiées : “10 ans de gâchés”

Aujourd’hui, malgré leurs compétences et leurs qualifications, de nombreuses personnes réfugiées connaissent un parcours du combattant pour accéder à des emplois correspondants à leur niveau de formation et d’expérience. Ce déclassement est la conséquence de différents obstacles : non-reconnaissance des diplômes, barrière de la langue, manque de réseau, racisme, discriminations… 

En comparant l’emploi des personnes réfugiées dans leur pays d’origine et celui en France, le nombre d’ouvriers passe de 22 à 46%, celui d’employés de 18% à 42%, le nombre des cadres et des professions intellectuelles passe, quant à lui, de 10% à 2% (étude de l’IFRI en 2022). 

Ainsi, un nouvel arrivant met en moyenne 10 ans pour retrouver sa situation socioprofessionnelle initiale. Un déclassement professionnel qui a des conséquences directes sur leur inclusion sociale et économique, ainsi que sur la société, qui ne bénéficie pas de ces talents et de ces potentiels. 

 

Plusieurs personnes ayant vécu ce déclassement témoignent : 

J’ai travaillé dans le cinéma pendant 23 ans et j’ai reçu de nombreuses récompenses internationales. J’ai une formation en journalisme et j’ai étudié aussi l’économie. Je suis venue en France il y a 2 ans, pour protéger ma famille à l’arrivée au pouvoir des talibans. Dans mon pays, j’avais des responsabilités et j’étais reconnue pour ça, mais ici, je suis juste à la maison et je prends des cours de langue. J’ai beaucoup de projets pour l’avenir et je garde espoir, même si de nombreux obstacles sont encore à franchir.”  Aqila Aqeel, Afghanistan

J’étais professeur de physique. J’ai quitté mon pays en 2018, suite à un mariage interreligieux et des menaces à mon encontre à l’université… L’intégration en France a été difficile à cause de la barrière de la langue et des obstacles administratifs. Je vis aujourd’hui à Lyon. Je travaille à droite à gauche, parfois dans des magasins, parfois en tant que peintre en bâtiment, et plus récemment je réparais des machines à laver. Je n’ai pas de métier spécifique.” Qurbanali Akhlaqi, Afghanistan

“Je suis médecin généraliste. J’ai fui le Yémen en 2020 pour échapper à la guerre. Après un an et demi en tant que demandeur d’asile, j’ai obtenu le statut de réfugié. Mais mon diplôme de médecine n’a pas d’équivalence en France, ce qui rend difficile d’exercer mon travail. Pour y parvenir, je dois repasser des examens et atteindre un niveau B2 en français. Malgré mes efforts autodidactes, une formation en français et l’aide d’associations, je n’ai pas encore pu reprendre mon travail.” Sameh Abdullah, Yémen

Une campagne de sensibilisation citoyenne inédite 

L’objectif principal de cette campagne est de sensibiliser le grand public sur les difficultés systémiques que rencontrent ces personnes dans la société d’accueil et de faire prendre conscience du gâchis que cela représente pour notre société de ne pas permettre à ces personnes de contribuer à la hauteur de leurs expériences et compétences.

Nous parlons beaucoup de migration mais n’avons que très peu d’images de personnes et d’histoires individuelles. Nous souhaitions combattre cette déshumanisation constante en créant une connexion émotionnelle, en mettant en lumière des rêves, des compétences et tout ce que ces personnes peuvent apporter à la société” déclare Jérôme Gonfond de STRIKE. 

Nous souhaitons porter un autre récit sur l’immigration, rappeler qu’une société qui s’ouvre et sait accueillir ceux et celles qui la rejoignent se renforce. Faciliter la reconnaissance des diplômes, améliorer les dispositifs d’apprentissage de la langue, donner l’accès au travail dès la demande d’asile, sensibiliser les entreprises aux bénéfices de l’interculturalité… de nombreuses solutions doivent être mises en place.” déclare Benoît Hamon, Directeur Général de SINGA Global

Cette campagne est le fruit d’une coopération de plusieurs collectifs engagés : 4 étudiants de l’école de communication Sup de Pub de Lyon, l’agence de publicité STRIKE et les entrepreneur.e.s de la communauté SINGA qui jouent les personnages de la publicité.

 

Une invitation pour chacun, à agir concrètement avec SINGA

À l’heure où certain.e.s n’ont rien d’autre à proposer que de construire des murs et de diviser, SINGA propose de créer du lien et invite citoyen.ne.s et entreprises à rejoindre le mouvement.  

Si vous souhaitez vous engager en faveur de l’inclusion des personnes réfugiées, vous pouvez faire un don sur potentiel-migration.singa.fr ou rejoindre la communauté SINGA pour partager votre réseau ou accompagner des entrepreneur.e.s nouvellement arrivé·e·s.