Au cours des trente dernières années, plus de vingt textes législatifs ont vu le jour, le dernier datant de 2018. Le 6 novembre, s’ouvre au Sénat le débat parlementaire sur le projet de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». Il est annoncé à l’Assemblée nationale dès décembre 2023.
Depuis un an, SINGA et les associations dédiées à l’inclusion des personnes exilées et immigrées dénoncent le contenu de ce texte et l’instrumentalisation politique dont il fait l’objet. Si cette loi était mise en place, elle renforcerait la précarité et l’exploitation des personnes immigrées, amoindrirait leurs droits, et accentuerait le désordre dans la société française.
En cas d’adoption, cette loi risquerait d’augmenter la précarité et l’exploitation des personnes exilées et immigrées, d’amoindrir les droits fondamentaux et de fragiliser toute la société qui a besoin de l’immigration pour dynamiser son économie. Les rares mesures qui sont présentées comme “protectrices” ou “favorables à l’intégration des étrangers” apparaissent clairement insuffisantes, voire contre productives.
Voici quelques-unes des propositions qui suscitent des préoccupations particulières parmi les mesures proposées :
Au cours des trente dernières années, plus de vingt textes législatifs ont vu le jour, le dernier datant de 2018. Malheureusement, ces lois ont toutes suivi la même trajectoire, caractérisée par une détérioration constante des conditions d’accueil et des droits des personnes immigrées. Le manque de hauteur de vue sur les questions migratoires et la préférence pour l’exclusion et l’expulsion plutôt que l’inclusion sont un contresens historique dans un monde où la mobilité humaine ne cesse de croître.
Les migrations sont devenues une réalité incontournable de notre planète, amplifiée par des inégalités économiques, des conflits internationaux et le dérèglement climatique. Avec seulement 7,7 % de sa population constituée de ressortissants étrangers, la France a tout à gagner en favorisant l’inclusion des nouvelles et nouveaux arrivant.e.s plutôt que d’adopter des politiques restrictives et excluantes.
« Ce projet de loi généralise la suspicion, le harcèlement administratif, la précarité et la peur. C’est le 29e texte sur l’asile et l’immigration depuis 1980. Nous avons besoin des politiques publiques inclusives, et respectueuses des droits et de la dignité des personnes, en promouvant la cohésion sociale au lieu d’exacerber des tensions au sein de notre société. Ce débat devrait aussi se faire avec les personnes concernées, dont on parle souvent mais que l’on n’entend jamais », affirme Camila Rios Armas, Présidente de SINGA Paris.
Depuis 10 ans, SINGA défend la même idée : une société se renforce quand elle s’ouvre à la migration. Il est grand temps que les États développent des solutions qui concilient le respect de la dignité humaine et les formidables opportunités d’innovation, de prospérité et de cohésion qu’apportent les millions de femmes et d’hommes qui nous rejoignent.
SINGA propose une série de solutions visant à favoriser l’inclusion des personnes immigrées en France et en Europe comme un droit de travail dès la demande d’asile, la régularisation des travailleurs sans papier, l’amélioration de l’accès aux cours de français sur l’ensemble du territoire, l’ouverture de métiers et un système de reconnaissance des diplômes par les pairs. SINGA appelle également investir dans l’hébergement. Enfin, SINGA promeut une politique européenne ambitieuse, proposant une protection temporaire pour toutes les situations de guerre, un droit d’asile européen, l’arrêt du système de Dublin et une répartition équitable des responsabilités entre les pays de l’UE.
Ces mesures sont essentielles pour répondre aux besoins des personnes immigrées, renforcer la cohésion sociale et édifier une société plus résiliente dans un monde en constante évolution.