← revenir aux histoires
Partager
Lien copié
Appel à projet | 15 Août 2021

De Paris à Kaboul, la communauté SINGA en action

Suite à la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, des centaines de milliers de personnes tentent de fuir le pays. Les images terribles de ces femmes, hommes et enfants s’accrochant aux ailes d’un avion qui décolle à Kaboul bouleversent le monde entier.

Les personnes les plus directement menacées sur place, désemparées par la rapidité de la chute du régime, commencent à envoyer des messages à leurs contacts français, bénévoles, entrepreneur.e.s ou salarié.e.s afghan.e.s de la communauté SINGA. Se mettent alors rapidement et naturellement en action bénévoles et responsables de SINGA, pour coordonner avec les autorités françaises l‘évacuation d’activistes et de leurs familles, qui commence le 16 août.

Première étape : établir une liste de personnes en danger, à faire évacuer, et la faire valider par le Quai d’Orsay. Elle comporte 120 noms. À ce moment, l’aéroport de Kaboul est déjà pris d’assaut par les civils qui tentent de fuir, dans un chaos diffusé par toutes les TV du monde. Le temps est compté, les troupes étrangères annoncent quitter le pays d’ici la fin du mois.

Avec les moyens du bord, un groupe WhatsApp est créé avec une centaine de personnes : les bénévoles et responsables SINGA, ainsi que les familles afghanes de la liste validée. Un travail d’équipe, en bonne intelligence, s’opère alors : les instructions sont passées chaque heure en français aux personnes en cours d’évacuation, et les bénévoles afghans de la cellule de crise traduisent ensuite en dari, en pachto, en ourdou, selon les nécessités.

En l’espace de 3 jours ils parviennent à faire évacuer les 120 personnes figurant sur la liste SINGA, sur un total de 2600 personnes infiltrées vers la France. La fin d’un calvaire, grâce à une opération montée et orchestrée en quelques jours par une dizaine de membres de la communauté SINGA, dont une moitié d’afghans.

Cet épisode conforte SINGA dans son postulat : la résilience et l’innovation (déplacer des populations vulnérables en terrain hostile demande beaucoup de créativité) naissent d’une communauté soudée, où l’empathie et la confiance sont travaillées comme les ferments de toute action ! Ce mouvement inédit, spontané et soudainement structuré, a su réinventer les modèles existants pour proposer une solution concrète à un drame humain et géopolitique, et sauver 120 vies, un chiffre paradoxalement anecdotique et fondamental.

Maëlle MEZABER
Responsable Communication SINGA France